Weimar, Fevrier 1846
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Et puisque j’en suis à appeler les faits en témoignage, laissez-moi encore, pour en finir aujourd’hui, vous quereller sur un dernier mot : « Aucun de vos mensonges ne m’impose », me dites-vous. En bonne conscience j’ai toujours eu la conscience de n’avoir jamais menti avec vous, mais arrivons aux détails.
Ai-je donc menti quand je vous dis en 33 : « Marie, je n’ai ni expérience, ni éducation, ni fortune, ni nom, mais peut-être ai-je une tête et un cœur ?… »
Ai-je donc menti quand je vous disais : « A toute heure, à toute minute, en tous pays, et toutes circonstances, je serai à vous ? » (rappelez-vous le mot de Lichnowsky !)
Vous ai-je donc menti enfin pour arriver encore à de plus grands détails, à propos de Mme S[amoyloff], de la Princesse, de la Pl[eyel], etc… et si parfois il m’est arrivé d’être timide, embarrassé, confus, malheureux et brisé devant vous, étaient-ce là des mensonges ?
Non, Marie, rayez hardiment ce mot du dictionnaire de vos souvenirs. Il ne peut pas y rester longtemps.